Henrik Osterblom, spécialiste de biologie marine, est secrétaire de la Commission gouvernementale suédoise de protection de l'environnement et le principal auteur du rapport «Stratégie pour une mer et une côte sans eutrophisation».
Est-ce que la mer Baltique agonise ?
Nous avons pris des mesures de protection et dépensé beaucoup d'argent depuis plusieurs décennies et, si nous voyons quelques effets sur la côte, notamment en Pologne et dans les Etats baltes, nous n'en voyons quasiment pas en mer. Les résultats obtenus ces dernières années indiquent que la mer Baltique est en fait beaucoup plus difficile à sauver que ce que l'on croyait et que son écosystème a mué. Si c'est le cas, il faut travailler d'une tout autre manière. Si on estime que cela en vaut encore la peine.
Comment en est-on arrivé là ?
La Baltique est une mer très particulière, avec une eau qui n'est ni vraiment salée ni vraiment douce. Les entrées d'eau salée de la mer du Nord déterminent beaucoup son état. Or il n'y a pas eu d'arrivée importante depuis les années 50. Donc la masse d'eau a stagné et l'oxygène qui était au fond de la mer a été consommé par les micro-organismes qui y demeurent. Quand cela arrive, aucun organisme ou animal ne peut plus y vivre et cela a entraîné, à partir des années 50, la mort d'énormes surfaces au fond de la mer Baltique.
Que signifie la mort du fond de la mer Baltique ?
Nous continuons à rejeter de l'azote et du phosphore dans la mer Baltique, ce qui accentue le fort développement d'algues que l'on constate ces dernières années. Si rien ne change, le phénomène ne fera que s'aggraver, avec encor