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Recherche: le gouvernement pas très pressé

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Enième réunion sur la loi de programmation à Matignon le 6 avril.
publié le 2 avril 2005 à 1h25

Raffarin convoque à Matignon, le 6 avril, les chercheurs... qui en appellent au président de la République. Nouvel épisode du feuilleton de la loi pour la recherche, promise par Jacques Chirac en mars 2004 après l'énorme mobilisation des scientifiques. Et signe de l'embarras du gouvernement, incapable de tenir les délais ­ la loi devait être proposée avant fin... 2004 ­ ni de mettre sur la table des propositions chiffrées.

Début mars, le premier ministre a convoqué Edouard Brézin (président de l'Académie des sciences) et Alain Trautmann (Sauvons la recherche). Les scientifiques sortent de Matignon avec l'assurance d'une réponse «dans les trois semaines» aux questions posées. Le 9 mars, une forte mobilisation des scientifiques réclame une loi fondée sur «les propositions des états généraux de Grenoble» (novembre 2004), tandis que les ministres Fillon et d'Aubert tiennent réunion sur réunion avec les syndicats en multipliant bonnes paroles et absences de chiffres... tout en démentant ceux qui figurent sur des «brouillons de travail» exfiltrés par les syndicalistes.

Tout cela sent l'arnaque, estiment ces derniers. Pendant les discussions sans fin sur la réforme de l'évaluation des chercheurs, le gouvernement avance ses pions. Mise en place d'une Agence nationale de la recherche pilotée par le ministère. Nominations politiques dans les organismes ­ dernière en date à l'Ifremer, confiée à l'ancien directeur de cabinet d'Hervé Gaymard. Création des pôles de compétitivité.

Alain Traut