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Libération

«Eupelmus vuiletti», la guêpe qui gère son capital vie

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par Aline BRACHET
publié le 8 avril 2005 à 1h38

C'est une petite prouesse dans le monde de l'entomologie. Pour la première fois, une équipe de scientifiques vient de dresser le bilan énergétique d'une petite guêpe tropicale de 5 mm de long, Eupelmus vuiletti, au prix d'une observation quasiment en continu.

«Jusqu'à présent, des chercheurs avaient réalisé des bouts d'expériences sur des insectes, en quantifiant les entrées alimentaires en protéines ou bien en lipides, par exemple», affirme Jérôme Casas, le directeur de l'Institut de recherches sur la biologie de l'insecte (Irbi, université de Tours-CNRS) et coauteur de l'étude (1). «Notre équipe, pour la première fois, a mesuré les entrées et les sorties alimentaires et a chiffré les dépenses énergétiques de la guêpe tout au long de sa vie.»

Les scientifiques ont ainsi compté le nombre de prises de nourriture et réalisé les mesures biochimiques de leur teneur en protéines, sucres, glycogène et lipides. Ils ont également analysé la composition des nutriments que la femelle alloue à ses oeufs et mesuré expérimentalement toutes ses dépenses énergétiques. Pour ce faire, les chercheurs ont étudié plusieurs groupes d'insectes. Dans l'un, ils ont réalisé des mesures à la naissance des femelles, dans un autre, au moment de leur mort, puis dressé le bilan. Sachant que les guêpes enfermées dans une petite boîte sont plutôt nonchalantes et volent peu, «on a ainsi une mesure de leur métabolisme de base», souligne Sylvain Pincebourde, coauteur de l'étude.

Le comportement de la guêpe est f