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Libération

L'insondable légèreté de l'astre HE1327-2326

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publié le 15 avril 2005 à 1h47

Dans l'immensité de l'univers, les vieilles stars sont les plus légères et parmi les plus courtisées. Rien d'immoral dans cette légèreté, juste un signe d'antiquité. Ces astres furent engendrés si tôt dans l'histoire de l'univers que les métaux et autres éléments chimiques lourds n'avaient pas encore été forgés dans des étoiles massives.

Un Graal. Vraiment très légère, pauvre en métaux, une étoile peut ainsi témoigner de la première génération stellaire, formée à partir du gaz primordial, il y a plus de 13 milliards d'années. Plus archaïque, on ne fait pas. Un Graal pour astrophysicien, presque impossible à trouver.

Jusqu'à présent, on en comptait une seule : HE0107-5240, dévoilée en octobre 2002 et dénichée dans la Voie lactée. Signe particulier : une teneur en fer 200 000 fois inférieure à celle du Soleil. Hier, dans la revue Nature, une équipe internationale (1) révélait une soeur encore plus légère : HE1327-2326, elle aussi dans la Galaxie, affiche 300 000 fois moins de fer que l'astre de nos jours. Deux étoiles, c'est le début d'une statistique.

Tous les éléments chimiques plus lourds que l'hélium et le lithium ­ directement issus de la nucléosynthèse primordiale lors du big bang ­ sont produits par les fusions nucléaires au coeur des étoiles plus massives que le Soleil. Puis dispersés dans l'espace lorsque ces étoiles obèses explosent en fin de vie. Ce processus enrichit le milieu interstellaire, et les nouvelles étoiles sont de plus en plus dotées en métaux. En outre, pl