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Libération

Une petite fusion nucléaire qui frôlerait l'ordinaire

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publié le 30 avril 2005 à 1h59

La revue britannique Nature (1) publie cette semaine les travaux sur une fusion nucléaire «de table» conduite dans le célèbre Oak Ridge Lab, berceau américain du nucléaire.

A l'évocation de «fusion nucléaire», les esprits pourraient se tourner vers le soleil et les étoiles ; les plus avertis évoqueraient sans doute la compétition euro-japonaise pour l'implantation à coups de milliards du futur réacteur de recherche Iter... Mais, dans le cas de cette étude, prévient Jean-Marc Ané, chercheur au Commissariat à l'énergie atomique de Cadarache (Bouches-du-Rhône), «il n'y a rien de révolutionnaire». Juste beaucoup d'ingéniosité.

Polémiques. Précaution indispensable tant la seule évocation du mot «fusion» déchaîne les passions. Tous les chercheurs ont encore en mémoire la polémique qui éclata à la fin des années 80 sur la «fusion froide», alors que les températures de fusion dépassent les 100 millions de degrés. Ou celle qui explosa en 2002 avec l'annonce d'une autre équipe d'Oak Ridge qui prétendait avoir obtenu des températures de fusion en faisant imploser de minuscules bulles d'air dans de l'eau, par sonoluminescence (Libération du 6 mars 2002). Car, domptée, la fusion des atomes lourds d'hydrogène fournirait une énergie quasi illimitée...

Jean-Marc Ané a raison d'insister, les travaux publiés jeudi portent sur une «fusion chaude», qui, elle, ne remet pas en cause les fondements de la physique.

«Le montage décrit par les Américains est une manière intelligente de produire des neutr