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Libération

La recherche sur le sommeil fait mouche

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par Aline BRACHET
publié le 3 mai 2005 à 2h02

La drosophile, si fidèle alliée de la science, a encore livré un de ses secrets. Et pourrait permettre d'élucider une question qui en titille plus d'un ­ surtout les gros dormeurs : pourquoi certains peuvent-ils se contenter d'une courte nuit de sommeil quand d'autres se réveillent péniblement après huit heures passées au fond d'un lit ?

Pour comprendre ce mystère, des chercheurs américains (1) ont étudié plus de 9 000 mouches drosophiles, ou Drosophilia melanogaster, issues de parents mutants. Parmi elles, stupeur : certaines parviennent à dormir en moyenne 30 % de moins que leurs congénères. Sans pour autant avoir une activité réduite dans la journée suivante.

«Le profil activité-inactivité des petites dormeuses et des grosses dormeuses est similaire, explique François Rouyer, directeur de recherches au laboratoire de génétique moléculaire des rythmes circadiens de Gif-sur-Yvette (Inserm-CNRS). Cela veut dire que leur rythme circadien n'est pas modifié. Les petites dormeuses ressentent autant le besoin de dormir et cela au même moment que les autres mouches : elles sont actives le matin et le soir et dorment comme les autres, deux fois par jour, au milieu de la journée et pendant la nuit. En revanche, dans les périodes d'inactivité, les petites dormeuses ont des épisodes de sommeil nettement plus intenses et surtout plus courts.» Soit une nuit de quatre à cinq heures, au lieu des neuf à quinze heures habituelles. Suivie d'une journée de pleine activité où la mutante ne resse