Porte parole de Sauvons la recherche (SLR), le biologiste Alain Trautmann (Cochin-Inserm), explique pourquoi ce mouvement a décidé, avec les syndicats, de suspendre les négociations avec le gouvernement.
Pourquoi rompre les discussions avec le gouvernement aujourd'hui ?
Cette décision ne peut être une surprise pour le gouvernement. Pour que l'engagement pris par le Premier ministre l'adoption du projet de loi en juin par le Conseil des ministres puisse être tenu, il fallait que ce projet soit déposé à la mi-mai au Conseil économique et social et qu'un arbitrage de Matignon soit rendu auparavant sur la programmation des moyens budgétaires. Or ce dernier n'est pas intervenu à temps. Nous avions dit que nous n'accepterions pas un report supplémentaire de la loi d'orientation et de programmation.
Quelles difficultés se cachent derrière ce problème de calendrier ?
Ce retard provient d'un recul du gouvernement devant la décision majeure qu'il a pourtant lui-même promise : programmer les dépenses publiques de recherche pour les années à venir. Or cette programmation est déterminante pour le projet de loi. Les réformes structurelles de l'organisation du dispositif de recherche national, de l'évaluation ou des statuts des personnels n'ont pas de sens si elles ne s'appuient pas sur des perspectives d'emplois et de crédits. Une mauvaise programmation ne peut que dénaturer les réformes envisagées.
Que serait une bonne programmation ?
Le socle minimal en est bien connu. D'abord, chaque ann