Rupture de dialogue. C'est le nouvel état des relations houleuses entre le gouvernement et les scientifiques. Hier, syndicats (1) et Sauvons la recherche (SLR) ont annoncé leur décision de «rompre les discussions» et de ne plus se rendre aux réunions convoquées par les ministres à partir du 15 mai. Et entonné l'air de la mobilisation. SLR donne rendez-vous aux scientifiques d'Ile-de-France pour une assemblée générale le 17 mai, à midi, au couvent des Cordeliers. Et annoncé des manifestations le 20 mai à Paris et dans sept villes de province (2), dans le cadre d'une journée d'action «pour la recherche et l'enseignement supérieur». Coup de sang, ultimatum ? Les scientifiques ont surtout perdu patience. Au cabinet de François d'Aubert, on annonce une réaction du ministre demain, lors de la visite d'un centre du Commissariat à l'énergie atomique.
Pas de deux. «Ce gouvernement, explique Jacques Fossey pour le SNCS-FSU, depuis les états généraux de la recherche à Grenoble, en novembre 2004, ne cesse de reporter son projet de loi, promis pour la fin de l'an dernier par le président de la République !» Le fond de l'affaire tient au pas de deux entre gouvernement et scientifiques, entamé en avril 2003, après le mouvement victorieux des chercheurs : «pas de crédits sans réformes», entonnent alors Fillon et d'Aubert... «pas de réformes sans crédits», rétorquent illico les chercheurs.
Depuis six mois, les représentants de SLR et des syndicats ont participé à de nombreuses réunions, sous l