Une équipe de scientifiques britanniques a annoncé vendredi avoir obtenu les premiers embryons humains créés par la technique de «transfert de noyau». Autrement dit, par clonage. Miodrag Stojkovic, de l'université de Newcastle, et Alison Murdoch, directrice du Centre de fertilité, ont déclaré avoir tenté de remplacer le noyau de trente-six ovules par celui de cellules de peau. Trois de ces ovules ont commencé une division embryonnaire, l'un d'eux allant jusqu'à former un «blastocyste», stade auquel l'embryon contient les fameuses cellules-souches «pluripotentes», pierre angulaire du projet de «clonage thérapeutique». La culture de ces cellules pourrait un jour fournir les «pièces de rechange» d'organes lésés.
La performance est symbolique. Il s'agit là du premier embryon humain obtenu par clonage en Europe. Alors que ce type de recherches est interdit en France, la Grande-Bretagne un des premiers pays à avoir autorisé la création d'embryons par clonage à des fins scientifiques rappelle son rôle pionnier en biologie de la reproduction : c'est là qu'est né, en 1978, le premier bébé issu d'un embryon fécondé in vitro, puis en 1996 le premier clone de mammifère adulte, la brebis Dolly. Cependant, le résultat britannique fait pâle figure à côté de ceux publiés au même moment par une équipe sud-coréenne (Libération du 20 mai). Celle-ci a obtenu trente et un blastocystes humains. Et en a tiré onze lignées de cellules-souches. Elle a en outre publié ces résultats dans la revue am