Menu
Libération

Dans les profondeurs du cerveau

Article réservé aux abonnés
publié le 14 juin 2005 à 2h35

Première pierre, hier, pour Neurospin, symboliquement posée par François Goulard, ministre de la Recherche. Implanté près du centre de Saclay du Commissariat à l'énergie atomique (CEA), en collaboration avec le service hospitalier Frédéric-Joliot-Curie d'Orsay, ce nouveau bâtiment hébergera un ensemble de machines pour l'imagerie par résonance magnétique nucléaire dédiées au cerveau. Il ambitionne une des premières places mondiales d'ici à 2009. Et se voit un avenir de grand instrument scientifique franco-allemand, puis européen, voire mondial. «Nous avons déjà reçu une douzaine de lettres d'équipes américaines, anglaises ou japonaises qui aimeraient bien utiliser nos futurs instruments», se réjouit Denis Le Bihan, directeur de recherches au CEA, l'un des responsables du projet.

Nouveau panorama. Objectif : décupler la précision de l'imagerie par résonance magnétique nucléaire, capable d'étudier, sans traumatisme, l'activité d'un cerveau humain. Un saut qui permettra d'identifier des «assemblées de moins de 5 000 neurones, épaisses de quelques centaines de microns, explique Denis Le Bihan, véritables constituants élémentaires du fonctionnement cérébral, et dont l'organisation spatiale, modulable, est porteuse d'une sorte de "code neural", à l'image du code génétique». C'est à cette échelle intermédiaire décisive, entre le neurone individuel et le million de neurones, que les futures machines de Neurospin doivent permettre l'accès. Pour Denis Le Bihan, «ce n'est pas un zoom, c