Les ministres de l'Environnement européens n'ont pas pu, vendredi, se mettre d'accord sur l'autorisation ou non de la vente en Europe du MON863, un maïs transgénique de Monsanto. Pourtant, une étude accablante pour cet OGM a été rendue publique cette semaine sous la pression des écologistes. Menée par les propres experts de Monsanto, celle-ci révèle que le MON863 aurait des effets nocifs sur des rats. La multinationale a tenté pendant plusieurs mois de maintenir le secret sur cette étude mais, après un an de bataille juridique menée par Greenpeace, un tribunal allemand lui a ordonné de la dévoiler.
Monsanto, qui a réalisé en 2004 un chiffre d'affaires de 5,5 milliards de dollars, est au deuxième rang mondial des entreprises agrochimiques. Le MON863, qu'elle souhaite commercialiser, est un maïs génétiquement modifié dans lequel a été insérée une toxine Bt (Cry3Bb1), supposée protéger le maïs contre l'assaut d'un insecte. Mais le MON863 contient aussi un marqueur résistant à un antibiotique, qui ne devrait pas être utilisé, d'après une loi européenne récente.
L'année dernière déjà, la Commission du génie biomoléculaire (CGB), responsable de l'évaluation des OGM, avait exprimé des doutes quant à l'innocuité du MON863. Dans sa demande d'autorisation pour la mise en vente de son maïs, Monsanto avait exigé que l'étude menée par ses soins pour évaluer les risques de ce produit reste confidentielle. On comprend pourquoi : les premiers résultats de cette étude indiquent qu'il existe de