Après plus d'un an de bras de fer avec les chercheurs de l'Institut Pasteur, son directeur, Philippe Kourilsky, a abandonné la partie. Il a annoncé hier sa démission qui prendra effet au 31 juillet.
Le professeur Kourilsky, immunologiste de talent, dirigeait depuis janvier 2000 cette fondation de droit privé qui emploie 2 700 personnes en France. L'homme voulait du changement. Mais très vite, le climat s'est détérioré. Kourilsky s'est vu reprocher «d'aller trop loin dans le sens du libéralisme et de la satisfaction des intérêts privés». Au point qu'en juin 2004 surgit une crise de confiance «historique» au sein de l'Institut : l'assemblée des Cent, le parlement de l'institut, rejette avec une majorité de près des deux tiers le rapport d'activités 2003. Puis la délocalisation projetée à Fresnes (Val-de-Marne) de certaines équipes, durant des travaux de rénovation des locaux du campus parisien, va ensuite cristalliser le mécontentement. Philippe Kourilsky a beau proposer un moratoire sur ces transferts d'unités, cela se révèle insuffisant. Le Syndicat national des chercheurs scientifiques (SNCS-FSU) dénonce les «méthodes autoritaires» et «l'absence de politique scientifique». Et certains chercheurs s'inquiètent de voir remis en cause l'esprit maison, considéré comme indispensable à la survie de l'Institut créé en 1887.
Le 15 mars dernier, un nouveau conseil d'administration choisit comme président le directeur général honoraire d'EDF François Ailleret. Le point final de cette cr