Mars Express a enfin sorti son «troisième oeil». Un puissant radar capable de sonder le sol de la planète rouge jusqu'à 5 kilomètres de profondeur afin de percer l'un des plus excitants mystères de Mars : son sous-sol regorge-t-il de glace d'eau ?
L'instrument de la sonde lancée par l'Agence spatiale européenne (ESA), baptisé Marsis, était resté replié depuis l'arrivée de Mars Express en orbite, à la Noël 2003. Le fournisseur des antennes, le Jet Propulsion Laboratory de la Nasa, avait averti que leur déploiement pouvait menacer la stabilité de la sonde. Aussi, l'ESA avait décidé de réaliser les missions minimales des autres instruments avant de prendre le moindre risque. Finalement, les antennes (deux de 21 mètres et une de 7) ont été déployées entre le 10 mai et le 20 juin. Depuis le 23 juin, Marsis sonde chaque nuit le sous-sol.
La découverte de grandes quantités de glace d'eau expliquerait bien des énigmes martiennes. Relancerait le débat sur une possible émergence de la vie, il y a plus de 3 milliards d'années, sur une planète peut-être moins froide qu'aujourd'hui avec des volcans en activité et des sortes de lacs hypersalés. Et apporterait un peu de crédit aux romans de SF décrivant la «terraformation» de Mars, afin de la rendre habitable aux Homo sapiens.
La découverte d'un sous-sol sec serait certes moins médiatique, mais tout aussi appréciée par les planétologues. Dans un cas comme dans l'autre, les scientifiques européens auraient un tantinet coupé l'herbe sous le pie