Mamallapuram (Inde) envoyé spécial
Dans leurs récits de voyage, les navigateurs occidentaux des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles mentionnent régulièrement le lieu-dit des Sept Pagodes sur la côte de Coromandel, dans le golfe du Bengale, au sud-est de l'Inde. Un terme dont tous les spécialistes s'accordent à dire qu'il fait référence à Mamallapuram (également appelé Mahabalipuram), l'un des plus beaux sites archéologiques indiens, vestige de la civilisation des Pallavas, une dynastie qui régna sur la région entre le IIIe et le IXe siècle de notre ère. Les trois derniers siècles de cette civilisation marquent une époque charnière pour la région, particulièrement riche en matière artistique comme en témoignent les innombrables bas-reliefs et architecturale, avec notamment l'apparition des premiers «temples structurés», à compter du VIe siècle. Le mystère des Sept Pagodes, par contre, reste entier. Rien, dans la trentaine de monuments que compte ce site mondialement célèbre, ne correspond à une telle description.
Vestiges. Ironie amère pour cette région dévastée par le tsunami, le déluge du 26 décembre dernier pourrait avoir levé un voile sur cette légende que la plupart des archéologues tenaient jusqu'ici pour de la fiction. En refluant vers l'océan, la vague géante a en effet emporté avec elle quantité de sable, dévoilant du même coup les vestiges d'un énorme temple sur la plage. Une trouvaille d'autant plus étonnante qu'elle se trouve à cent mètres à peine du Shore Temple, le