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Libération

Les dessous politiques de la machine à rêves

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Certains parlent de ressources, d'industrie... Fariboles. La seule activité intelligente à développer sur la Lune se réduit à la science.
publié le 21 septembre 2005 à 3h46

Reprendre pied sur la Lune en 2018. Et viser Mars... sans date. L'annonce du plan de la Nasa mettant en musique technologique la «vision» de George Bush relance la machine à rêves. Mais pour quoi faire ?

L'origine des cosmonautes, c'est la triple alliance d'ingénieurs de talent (Korolev, von Braun), de caractères impétueux (Gagarine, Glenn) et de militaires (les maréchaux soviétiques, les généraux américains) proposant un deal aux politiques. Payez-nous fusées et capsules, nous vous apporterons la gloire (pour vos citoyens) et la crainte (chez vos ennemis).

Après le tir de Gagarine, le patron de la Nasa, James Webb, envoie un rapport à Kennedy : «C'est l'homme, et non la machine, qui captivera l'imagination du monde.» L'objectif ne se veut ni militaire ni scientifique : il s'agit d'affirmer le leadership des Etats-Unis sur le monde. Peu après son élection, Kennedy lance son défi, «poser un homme sur la Lune et le faire revenir, avant dix ans». Avec l'éclatant succès d'Apollo, quand la gigantesque fusée lunaire Nova explose à Baïkonour, les Etats-Unis emportent la compétition.

Ce qui fit Apollo peut-il se reproduire ? C'est l'espoir des industriels (Boeing) qui s'assureraient de fructueux contrats venant les consoler des croupières qu'Airbus leur taille sur le marché des avions civils. Mais aussi celui des partisans de la conquête spatiale, persuadés que l'expansion de notre technologie dans l'espace ne peut se limiter aux engins automatiques. Ils ne rejoignent pourtant qu'en ap