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Libération

Le Marseillais préhistorique accro à la coque

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publié le 22 septembre 2005 à 3h46

Marseille de notre correspondant

En face du site de fouilles (500 m2 près de la gare Saint-Charles), le restaurant El-Bahdja propose le couscous-mouton à 3,50 euros, mais le Marseillais des VIe et Ve millénaires avant Jésus-Christ (5 000-4 000 av. J.-C.) ne mangeait pas de ce pain-là, et c'est une surprise, lui qui élevait chèvres et moutons.

Murex. Selon les découvertes de l'Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives), il raffolait plutôt de coquillages. Venu du Proche-Orient, notre ami n'avait qu'une idée en tête : se taper des patelles (chapeaux chinois ou berniques) et des bigorneaux, pour l'occupation la plus ancienne, des cardiums (coques) au néolithique moyen et des murex (sorte de bulot) au Ve millénaire. Pour le murex, on en trouve des coquilles cassées, comme s'il avait voulu les manger crus. Le chewing-gum préhistorique : vous avez déjà essayé de manger des bulots crus ?

Il y a aussi des huîtres, des moules, des palourdes. Joli festin, que l'humain allait chercher vers le Vieux-Port ­ alors une côte rocheuse ­ dans les herbiers de posidonie, par un à trois mètres de fond, voire dans des anfractuosités rocheuses, plus profond, vers cinq à dix mètres, ce qui impliquerait une apnée légère.

«Ce serait une nouveauté», note Nicolas Weydert. L'archéologue, vêtu d'un tee-shirt montrant un chien qui court après un chat avec la légende «Fast Food», se dit fort alléché par ces perspectives. Et cette question : pourquoi ne trouve-t-on pas trace de faune aut