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Interview

Une Ecole d'économie de Paris «pour rivaliser avec les meilleures»

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publié le 1er octobre 2005 à 3h55

Economiste, directeur d'études à l'Ecole des hautes études en sciences sociales, Thomas Piketty a été désigné par Dominique de Villepin pour diriger la future Ecole d'économie de Paris. Dotée au départ de 10 millions d'euros, premier «pôle de recherche et d'enseignement supérieur» dont le projet de loi sur la recherche prévoit la création, elle ouvrira un campus boulevard Jourdan à Paris, et associera l'Ecole normale supérieure, l'EHESS, l'université Paris-1, les Ponts et Chaussées, le CNRS et l'Inra.

Pourquoi une Ecole d'économie de Paris ?

Pour essayer de rivaliser, sur la recherche en économie, avec les meilleures institutions internationales et d'attirer en France les meilleurs étudiants étrangers qui, actuellement, vont se former aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne. Regardez la Banque mondiale : son chef économiste est un Français, François Bourguignon. Mais en dessous de lui, il a 300 économistes formés à l'école anglo-saxonne. Cela donne à cette institution internationale une vision du monde qui n'est pas neutre. Si nous parvenons à former chez nous une partie de ces personnes, nous changerons cet état des choses.

C'est presque un projet politique ?

Oui, dans sa dimension internationale. La place de la France dans les élites économiques, dans les institutions, dans les think tanks qui influencent les décisions stratégiques est trop faible. Il faut un outil de formation et de recherche pour y répondre. Par ailleurs, il y a aussi un enjeu national à la création de cette éc