Amants de l'apocalypse, bonjour. La revue américaine Science et la revue britannique Nature publient aujourd'hui deux études du virus de la «grippe espagnole» qui viennent à point nommé nourrir la grande peur d'une nouvelle pandémie. On apprend ainsi, dans Science, qu'une équipe conduite par Jeffery Taubenberger (Institut de pathologie des forces armées, Rockville, Maryland) a recréé in vitro le virus de la terrible grippe, disparu de la circulation après avoir tué entre 1918 et 1919 quelque 20 à 40 millions de personnes. Que le kit d'informations qui a permis de ressusciter le virus sa séquence génétique complète est disponible sur l'Internet. Que la forte pathogénicité du virus ainsi reconstruit a été vérifiée avec succès en laboratoire. Que le virus est sous clé dans les locaux du Center for Disease Control, à Atlanta.
Une nouvelle saisissante, une. La seconde est publiée dans Nature, par la même équipe. On y apprend que l'analyse génétique de ce virus de 1918 invite à conclure qu'il est passé directement de l'oiseau à l'homme et suggère une ressemblance entre le virus de 1918 et la souche H5N1 qui sévit en Asie aujourd'hui. A l'ombre de cette seconde publication, on imagine déjà l'actuel virus de la grippe aviaire devenant l'agent de la pandémie humaine tant redoutée par l'Organisation mondiale de la santé et contre laquelle Bush réclame la mobilisation de l'armée (lire ci-dessous)...
Pourtant, si ces deux articles sont accueillis avec intérêt par la communauté des vir