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Libération
Interview

«On est loin d'une recherche diversifiée»

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publié le 8 octobre 2005 à 4h01

Les réactions au projet de loi sur la recherche présenté par le gouvernement mercredi se multiplient. Les présidents d'université soulignent l'insuffisance des moyens, et craignent que les «campus de recherche», donc leurs crédits, n'échappent à leurs établissements. Le mathématicien Jean Fabbri, secrétaire général du Snes-SUP (FSU), appelle ses collègues à se mobiliser pour infléchir le projet.

Comment jugez-vous le projet de loi du gouvernement ?

Il est, comme le budget 2006, très décevant. Limité dans ses objectifs ­ son volet programmation des emplois s'arrêtant en 2007 ­ et dans ses ambitions. Les moyens dégagés ne sont pas du tout à la hauteur des besoins du pays et des universités. La simple mise aux normes de sécurité des bâtiments universitaires ne pourra pas être réalisée avec les crédits annoncés. On est loin d'une recherche diversifiée, mobilisant toutes les connaissances, et attractive pour les jeunes.

Quelles sont les conséquences de ce projet pour les universités ?

L'objectif est clairement un pilotage politique accru de la recherche, afin de la tourner plus fortement encore vers les besoins des entreprises privées de haute technologie. L'essentiel des moyens sera concentré sur les pôles de compétitivité, quelques campus de recherche, quelques universitaires sélectionnés. Cela aura comme conséquence de couper la base et la majorité du système universitaire ­ les trois premières années de formation jusqu'à la licence ­ de financements corrects et des activités de r