Houston (Texas) correspondance
Richard Smalley, 62 ans, co-lauréat du prix Nobel de chimie 1996, est mort d'un cancer le 28 octobre à Houston, (Texas). Il exerçait depuis vingt ans dans l'université privée de Rice, avec le deuxième Nobel, Robert Curl (le troisième est le chimiste britannique Harold Kroto), avec qui il avait découvert en 1985 une forme inédite de carbone, les fullerènes. Cette découverte capitale avait entraîné l'essor des nanotechnologies : les fullerènes se sont avérées un excellent «matériau», désormais utilisé du spatial à l'informatique et à la supraconductivité, des produits de beauté au traitement de l'eau et à la production d'électricité.
Synergie. Depuis, les «nano» ont fait leur chemin, même si les révolutions imaginées par les précurseurs des nanosciences sont encore loin. «Nous sommes sur le point de construire des choses fonctionnant à l'échelle de l'infiniment petit, au niveau le plus ultime de la finesse, promettait le Nobel au Congrès en 1999. Ces petites nanochoses, ainsi que la technologie employée pour les manipuler et les assembler, vont révolutionner nos industries et nos vies.»
Cette année-là, Richard Smalley bataille pour obtenir du gouvernement américain une National Nanotechnology Initiative (NNI). En 2000, ce programme de recherche voit le jour ; il coordonne les efforts de deux douzaines d'agences fédérales. En 2005, la NNI était dotée de un milliard de dollars. Un chiffre à multiplier par deux pour avoir une idée de l'effort de recher