Après Mars la glaciale, Vénus la brûlante. L'Agence spatiale européenne doit lancer ce matin une sonde en direction de l'étoile du berger. Un tir opéré depuis la base de Baïkonour (Kazakhstan) par une fusée Soyouz, la bonne vieille machine russe, dotée d'un étage supplémentaire, Fregat, pour propulser la sonde vers Vénus. Au bout d'un voyage de 153 jours, Vénus Express se mettra en orbite autour de la planète pour une mission d'études d'au moins deux ans... terrestres. Précision nécessaire, compter en unités vénusiennes donne le tournis : là-bas, l'année dure 225 jours terrestres, mais un jour (vénusien) dure plus longtemps 243 jours terrestres , en outre, la planète tourne sur elle-même en sens inverse de sa révolution autour du Soleil, cas unique dans le système solaire !
Atmosphère épaisse. Vénus, explique l'astrophysicien Jean-Loup Bertaux (CNRS), responsable d'un des instruments embarqués, «c'est une soeur jumelle de la Terre... qui aurait mal tourné». Dotée d'une taille et d'une masse similaires à celles de notre planète, Vénus présente un visage infernal. Son atmosphère, épaisse (cent fois plus que sur Terre), composée surtout de gaz carbonique et riche en oxydes de soufre, serait un poison mortel à tout organisme vivant ici-bas. Une atmosphère responsable d'un effet de serre phénoménal, qui porte la température moyenne de la surface à 480° C. De quoi faire fondre du plomb... et évaporer, depuis longtemps, toute trace d'eau. Comprendre comment cette jumelle a «mal t