Pékin de notre correspondant
C'est un scénario pour un remake d'Indiana Jones : un trésor paléontologique perdu dans la confusion d'une guerre, un mystère toujours sans solution soixante-quatre ans plus tard, des archéologues qui s'apprêtent à reprendre les fouilles là où les merveilles disparues ont été découvertes... C'est l'histoire de l'homme de Pékin (Sinanthropus pekinensis), l'un des ancêtres de l'humanité, volatilisé avant d'avoir livré tous ses secrets, vieux de cinq cent mille ans.
Selon le paléontologue français Yves Coppens, associé depuis plusieurs années à la remise en valeur du site de Zhoukoudian (à une cinquantaine de kilomètres au sud-ouest de la capitale chinoise), où fut découvert l'homme de Pékin, il est probable qu'on ne retrouvera jamais la trace de ce trésor disparu ; même si ce savant plein d'humour n'exclut pas qu'un «collectionneur fou» puisse avoir entreposé ces crânes inestimables dans un antre, comme d'autres volent des toiles de maître invendables, pour leur simple plaisir. Cette hypothèse séduisante est toutefois mince...
Lorsque les équipes internationales, dont faisait partie Teilhard de Chardin, ont fouillé le site de Zhoukoudian dans les années 20 et 30, on ne connaissait alors que les hommes de Neandertal, de Cro-Magnon et de Java. Leurs découvertes bouleversèrent les connaissances de l'époque sur les origines de l'homme. Aujourd'hui encore, le site de Zhoukoudian reste, selon le professeur Coppens, «un des dix plus grands sites, un des plus