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Libération

Chute du pionnier du clonage humain

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Le Sud-Coréen Hwang Woo-suk a demandé le retrait de son article publié dans «Science».
publié le 17 décembre 2005 à 5h02

«Avec des amis comme ça, on n'a pas besoin d'ennemis.» C'est le sentiment pénible qui agite les défenseurs du clonage thérapeutique contemplant, médusés, la descente aux enfers de leur ex-allié, le Sud-Coréen Hwang Woo-suk. Créateur du premier clone d'embryon humain et des premières lignées de cellules souches dérivées, le professeur de l'Université de Séoul avait admis en novembre avoir commis une double faute, au plan moral, durant ces travaux, et avait démissionné. Accusé par ses plus proches collaborateurs d'avoir falsifié des résultats qui lui avaient valu, pendant deux ans, la reconnaissance de la communauté scientifique et le statut de héros national, Hwang a demandé vendredi le retrait de l'une de ses deux publications majeures.

Hwang l'avait pourtant cherchée, la gloire. Vétérinaire de formation, pionnier en son pays du clonage animal, c'est devant vingt chaînes de télé, à Seattle, lors du meeting de l'Association américaine pour le progrès de la science, l'AAAS, qu'il annonce, en février 2004, avoir obtenu une lignée de cellules souches dérivée d'un embryon créé par clonage. Le travail est publié le même jour dans Science, la revue de l'AAAS. Choc et débats urbi et orbi. La création d'embryons humains par clonage, fût-ce à des seules fins scientifiques, est interdite dans de nombreux pays, dont la France et les Etats-Unis. Pourtant, selon ses défenseurs, la technique serait pleine de promesses pour la thérapie cellulaire. Les cellules souches embryonnaires étant les