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Libération

Le Sénat ne cherche pas à plaire aux chercheurs

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publié le 22 décembre 2005 à 5h05

Le Sénat a approuvé, hier soir, le projet de loi sur la recherche. A l'issue d'un débat rapide et découpé en tranches sur plusieurs séances, puisque le gouvernement a demandé la procédure «d'urgence» pour ce texte, promis à l'origine par Jacques Chirac pour la fin 2004, et qui ira à l'Assemblée fin janvier.

Un procédé qui a provoqué l'ire des sénateurs de gauche et des Verts. Sur le fond, les arguments échangés entre le ministre délégué à la Recherche François Goulard et les sénateurs ont mis en évidence le décalage de ce projet de loi avec l'espoir d'une vive relance de la recherche publique par des moyens et les réformes de structure suscités aux états généraux tenus à Grenoble en novembre 2004.

Côté finances, l'écart tient en deux chiffres. Le projet annonce un effort supplémentaire de «19 milliards d'euros d'ici à 2010», alors que le sénateur communiste Yvan Renar estime que «pour atteindre l'objectif de Lisbonne (3 % du PIB pour la recherche) il manquera au moins 10 milliards d'euros». Les sénateurs UMP, pour atténuer l'écart, avaient proposé de compter «en euros constants» les milliards annoncés, de manière à compenser la perte due à l'inflation, mais, sous la pression du gouvernement, ils y ont renoncé.

Inflexibles sur les moyens, la majorité de droite et le gouvernement l'ont été également sur les structures, repoussant tous les amendements visant à accroître la place des représentants de la communauté scientifique dans les instances d'évaluation ou le Haut Conseil de l