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Libération

L'Etat change les têtes du CNRS

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publié le 11 janvier 2006 à 20h02

C'est avant-hier soir, lors d'une entrevue discrète, que le ministre de la Recherche, François Goulard, a annoncé son limogeage à Bernard Larrouturou, le directeur général du CNRS. Une éviction en germe dans la démission du président de l'organisme de recherche, Bernard Meunier, comme l'annonçait Libération dès vendredi. La raison invoquée par le ministre ? Catherine Bréchignac, qui devrait être nommée présidente du CNRS lors du Conseil des ministres ce matin, ne souhaiterait pas travailler avec lui. Or les statuts du CNRS stipulent que le DG est nommé sur proposition du président. Le principal établissement scientifique public connaît ainsi une nouvelle crise, à l'initiative du pouvoir politique, au moment même où le gouvernement doit faire voter par les députés ­ à la fin du mois ­ une loi sur la réforme de la recherche toujours vivement contestée.

Echec. Le timing, la brutalité et les raisons de l'éviction de Bernard Larrouturou signalent une fois de plus l'incapacité des gouvernements de Jacques Chirac à conduire avec efficacité, esprit de suite et ambition une politique de recherche. Laquelle impose de nommer à la direction des organismes de recherche des personnalités capables d'oeuvrer ­ ensemble lorsqu'il s'agit de systèmes à deux têtes ­ à la transposition des demandes sociales en termes de politique scientifique concrète, tout en respectant l'autonomie des démarches cognitives, sources d'avancées fondamentales.

Bernard Larrouturou a été nommé en juillet 2003 à la sui