Janet Borg, universitaire à Paris-VII, est responsable de l'analyse des grains de la comète Wild-2 à l'Institut d'astrophysique spatiale (CNRS/Paris-XI) à Orsay.
Comment se présente la poussière de comète ?
Elle se trouve piégée dans un aérogel, un gel de silice très peu dense que l'on peut comparer à de la fumée solide. Le collecteur est constitué d'une mosaïque d'une centaine de ces blocs d'aérogel. Déployé lors du survol de la comète Wild-2 par Stardust, il a traversé la coma (halo de poussières et de gaz qui entoure le noyau, ndlr) à 6 km/s. Nous espérons que, malgré cette vitesse, les grains ont pénétré à l'intérieur sans fondre ni se volatiliser, puis s'y sont arrêtés. Lors de cette rencontre, Wild-2 était assez près du Soleil pour produire des jets de poussière et de gaz. Les instruments de bord ont pu mesurer la densité de particules dans la coma. Et nos calculs prévoient deux à trois mille grains sur 1 000 cm2 d'aérogel. La plupart de l'ordre du micron, une centaine pourraient mesurer 20 microns. Statistiquement, on attend un gros grain de 50 microns, le diamètre d'un cheveu. La quantité totale de matière reste minuscule : 1 microgramme, soit 1 million de fois moins qu'une cuillère à café.
Qui va l'analyser, avec quels outils ?
Dès mardi, les collecteurs seront installés à Houston dans une salle blanche. La Nasa va prélever deux ou trois blocs 15 grains chacun environ. Ils seront confiés pour des analyses préliminaires à des laboratoires sélectionnés l'Institut d'as