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Libération

CNRS : le réquisitoire en guise d'adieu du directeur général

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publié le 18 janvier 2006 à 20h05

Amer, en colère... et surtout plus indocile que jamais. Bernard Larrouturou a marqué «sa dernière journée de directeur général du CNRS» par un coup de gueule inédit dans l'histoire de la fonction publique. Un haut fonctionnaire nommé en Conseil des ministres qui, limogé en cours de mandat, dénonce, le jour de son départ, son éviction comme «grave, injuste, indigne». Et distribue un argumentaire qui vante son action menée parfois sans ménagement : équipes «au top» favorisées au détriment des «moins bonnes», actions interdisciplinaires renforcées, nouveau partenariat avec les universités, capacité à capter les crédits européens en hausse, un quart d'étrangers dans le recrutement de chercheurs, attribution des crédits aux labos dès la fin janvier, diminution des effectifs et crédits de l'administration...

«Poids moyens». Sur la raison de son éviction, Bernard Larrouturou reste évasif. «Je ne donnerai pas de noms...» Mais accuse «les forces conservatrices» qui refusaient les réformes. Et des scientifiques «poids moyens» mais bien en cour au sommet de l'Etat qui lui feraient ainsi payer son refus de céder aux injonctions du pouvoir politique sur les nominations aux postes de responsabilités. Nommé par la droite, Larrouturou a effectivement fait appel à des scientifiques pour leurs compétences sans tenir compte de leurs accointances possibles avec la gauche. De fait, même si le ministre de la Recherche, François Goulard, le dénigre maintenant en évoquant «le syndrome du major de l'