Menu
Libération

Un océan de larmes pour la fin du satellite Poséidon

Article réservé aux abonnés
publié le 21 janvier 2006 à 20h07

Poséidon est mort, vive Jason ! Les océanographes du monde entier ont salué avec tristesse l'annonce du décès du satellite franco-américain Topex-Poséidon (1). Lancé en 1992, il a révolutionné la connaissance des océans. Capable de mesurer, à quelques millimètres près, les variations du niveau des mers, des lacs et des grands fleuves, il a révélé la topographie (le relief) des océans et ses évolutions au cours du temps, en en dressant la carte mondiale tous les dix jours depuis son orbite à 1 300 km d'altitude. Un exploit permis par l'extraordinaire précision de ses instruments (radar) et de la mesure de sa trajectoire. Surtout, Poséidon a su maintenir constante durant treize ans ­ alors qu'il était prévu pour cinq ans ­ la qualité de ses cartes.

«Nous en avons appris autant en quinze jours qu'en trois siècles de campagnes à la mer», expliquait, lors de la présentation des premiers résultats, Jean-François Minster, aujourd'hui directeur général scientifique du CNRS, à l'époque jeune océanographe.

Avec «plus de 2 000 publications de recherche, utilisé par plus de 600 scientifiques de 54 pays», selon Yves Ménard, de l'agence spatiale française (CNES), Topex-Poséidon a largement remboursé ses promoteurs.

Partage. A son actif, les premières descriptions globales sur dix ans des variations saisonnières et annuelles des courants océaniques, les mesures millimétriques de l'élévation du niveau global de la mer au cours de la dernière décennie, le développement des modèles de marées océ