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Libération

Effet bénéfique des greffes sur la maladie de Huntington

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publié le 8 mars 2006 à 20h34

Ils sont cinq à avoir fait le pari de se faire greffer des neurones de foetus humains (après une interruption volontaire de grossesse) à la fin des années 90 pour essayer de lutter contre leur maladie de Huntington, une maladie neurodégénérative rare, mortelle et incurable. Que sont-ils devenus ? L'équipe de l'Inserm qui les a opérés fait le point sur le site web du Lancet Neurology (1).

Pour deux des malades, la greffe n'a eu aucun effet, sans que les chercheurs sachent bien pourquoi. Les trois autres ont connu une nette amélioration de leur état. Deux ans après que les médecins leur ont injecté des neurones foetaux dans le striatum, la zone du cerveau atteinte par la maladie, ils ont pu retrouver des fonctions qu'ils avaient perdues. Certains se sont remis au vélo, d'autres à la guitare (Libération du 30/11/2000). Ils ont pu à nouveau contrôler leurs gestes et ne plus ressembler à des pantins désarticulés, et leur état a cessé d'empirer.

«L'idée était d'ajouter des cellules dans la zone dégradée en espérant qu'elles s'intègrent dans les circuits, qu'elles maturent et qu'elles prennent la place des cellules dégénérées», dit Marc Peschanski, coauteur de l'étude. Elles ont très bien rempli leur rôle. «La greffe a un effet bénéfique, analyse le biologiste, elle repousse la maladie dans le temps.» En améliorant l'état du malade, pendant cinq ou six ans. Ce n'est qu'ensuite que le déclin s'amorce. Car, au bout d'un certain temps, la maladie a repris le dessus.

A l'époque, les cherc