De l'eau sous la surface gelée. Des geysers de fines poussières de glace. Un monde saturnien qui révèle une histoire inachevée. Encelade, huitième lune de Saturne, est l'héroïne d'articles de scientifiques américains et européens parus vendredi dans Science. Ces derniers dévoilent les découvertes de la sonde Cassini qui soulèvent «l'enthousiasme» d'André Brahic (professeur à Paris-VII) embarqué sur la sonde... via une caméra.
«Cryovolcanisme». Le 14 juillet dernier, les astronavigateurs de la Nasa ont démontré une nouvelle fois leur dextérité. Cassini a frôlé, à 200 km, la surface d'Encelade. Un pilotage précis malgré l'immensité (plus d'1 milliard de kilomètres), qui sépare le robot de ses pilotes. Lors de ce survol, mais aussi des précédents, moins acrobatiques, en février et mars 2005, les instruments de Cassini ont réalisé des images spectaculaires et des mesures physiques inédites. Elles révèlent que cette petite lune (500 km de diamètre), pourtant si loin du Soleil, constituée de glace pimentée d'un peu de silicates, n'en est pas moins «géologiquement active», affirme Brahic. Au point de réchauffer ses entrailles, d'en dégeler son principal constituant et d'expulser, à plusieurs centaines de kilomètres d'altitude au-dessus de son pôle Sud, un geyser de glace. Du «cryovolcanisme», précise Christophe Sotin (professeur à l'université de Nantes). Phénomène inattendu et excitant : eau liquide et énergie constituent les bases de la vie terrestre. En se déploy