Un petit pas en avant toujours plus loin dans l'univers : une équipe de chercheurs conduite par Hervé Dole de l'Institut d'astrophysique spatiale (CNRS, Université Paris-Sud-XI) a compilé et empilé des images infrarouges de 20 000 galaxies très éloignées, prises par Spizer, satellite de la Nasa. Cette addition a permis de découvrir que des galaxies «cachées» sont responsables de 80 % du rayonnement infrarouge remplissant l'univers.
«En effet, explique Hervé Dole, la nuit, le ciel n'est pas si noir. Si nos yeux étaient sensibles aux infrarouges, nous verrions que les astres baignent dans un fond de lumière.» Ce fond de lumière provient donc à 80 % des rayonnements émis lors de la formation de galaxies très éloignées et bien plus vieilles que la nôtre. Les travaux de l'équipe de chercheurs, à paraître aujourd'hui dans la revue Astronomy & Astrophysics, montrent ainsi que ces galaxies «cachées», très puissantes, forment, dans des épisodes violents, plusieurs dizaines d'étoiles par an. Contrairement à notre Voie Lactée, qui, elle, ne forme que peu d'astres.
«Grâce à ce résultat, on voit que quasiment toute la formation stellaire a eu lieu assez tardivement, dans la deuxième moitié de l'histoire de l'univers, il y a huit milliards d'années environ», résume Hervé Dole.
Reste désormais à savoir à quoi correspondent les 20 % restant du fond de lumière infrarouge de l'univers. Peut-être s'agit-il de la lumière émise par les galaxies primordiales, c'est-à-dire les premières formations st