Tout en haut de la rue Saint-Jacques, sur la montagne Sainte-Geneviève, dans le Ve arrondissement, un nouveau pan de l'histoire du Paris antique se soulève. Des fouilles archéologiques préventives (obligatoires avant toute construction sur un site sensible, ndlr) ont mis au jour des maisons, des thermes privés et une voie romaine : à travers un des premiers quartiers d'habitation de la ville, ce sont les origines de la Lutèce romaine qui apparaissent. Spectacle insolite au coeur du campus universitaire Curie entre des laboratoires de biologie, l'Ecole nationale de chimie et l'Institut de géographie. Le chantier se situe sous le jardin du couvent de la Visitation construit en 1632, un lieu préservé qui a protégé les ruines. Bientôt, c'est un nouveau bâtiment dédié à la recherche qui s'élèvera ici. Les archéologues de l'Inrap (1), l'institut de recherches qui gère les fouilles préventives en France, ont jusqu'à fin juin pour terminer leur étude des lieux.
Trois siècles. Ils savent déjà que les vestiges les plus anciens datent du règne d'Auguste, entre 27 avant notre ère et 14 après. Et la période d'occupation de ce quartier s'étend sur trois siècles jusque vers 300 après J.-C. Ce pan de quartier mis au jour comprend un bout de voie romaine large de 6 mètres, bordée par des fossés, puis des caniveaux et des trottoirs. L'évolution des méthodes de construction se révèle au fil des siècles : les premières maisons sont en torchis avec un clayonnage de bois. Puis la maçonnerie se dév