Imaginons. Une étoile, un chouïa moins massive et moins lumineuse que notre Soleil. Eloignée d'ici d'environ 40 années-lumière, visible à l'oeil nu, par une belle nuit sans lune, depuis l'hémisphère Sud. A dix millions de kilomètres de l'étoile, une sorte de «super-Terre», une planète rocheuse, au moins dix fois plus massive que la nôtre qui tourne, elle, à 150 millions de kilomètres du Soleil. Véloce, elle boucle son tour d'étoile en 8,6 jours, filant à plus de 100 km/s, trois fois plus vite que la Terre. A une trentaine de millions de kilomètres de l'étoile, une seconde planète rocheuse, un tantinet plus massive. Elle boucle son tour d'étoile en 31 jours, à 80 km/s. Puis, beaucoup plus loin de l'étoile, à près de cent millions de kilomètres, une troisième planète. Constituée d'un mélange de glace et de roches, entourée d'une atmosphère très dense en raison de sa masse, près de vingt fois celle de la Terre, elle affiche une année de 197 jours terrestres.
Sortie du lot. Ce système solaire à trois planètes au moins n'a rien d'imaginaire. Son étoile possède un nom de code, HD 69 830 et se situe dans la constellation de la Poupe. Ses planètes ont été découvertes par une équipe hélvético-franco-lusitanienne qui l'annonce ce matin dans Nature (1). Un système multiplanétaire, des planètes rocheuses, d'une taille un peu supérieure à la Terre, de quoi sortir du lot des 188 exoplanètes jusqu'alors détectées. Il marque une nouvelle étape dans la quête des astrophysiciens : détecter