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Libération

Climat pesant pour les égyptologues français

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publié le 8 juin 2006 à 21h43

Nouveaux remous dans l'archéologie française en Egypte. L'un des plus grands archéologues égyptiens, ex-doyen de la faculté d'archéologie du Caire, Ali Radwan, a, selon l'AFP, comparé la présence française dans le temple de Karnak à Louxor à «l'Etat du Vatican au sein de Rome». Et il a annoncé que la maison historique de l'égyptologue français Georges Legrain, qui abrite le centre de recherches franco-égyptien sur le site de Karnak, serait détruite pour dégager l'esplanade appelée à être réaménagée. «Le temple d'Amon est en territoire égyptien, qui est souverain, et c'est nous qui décidons ce qui est bon pour la nation.» En matière d'archéologie, ce n'est pas la première fois que les Egyptiens font savoir qu'ils sont maîtres chez eux. Zahi Hawass, patron de l'archéologie égyptienne avait déjà réagi dans ce sens quand des Français avaient demandé en 2004 l'autorisation d'aller creuser sous la pyramide de Chéops, pour vérifier la présence d'une chambre secrète. Il avait refusé et dénoncé une attitude «colonialiste» des Français.

La présence archéologique française en Egypte est une longue histoire. C'est en effet Auguste Mariette qui a créé, en 1858, le service des Antiquités de l'Egypte, puis Gaston Maspero a suscité l'installation au Caire, en 1880, du futur Institut français d'archéologie orientale (l'Ifao). Depuis, la France a multiplié ses activités et se trouve représentée par trois structures permanentes, l'Ifao, le Centre franco-égyptien d'étude des temples de Karnak et