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Libération

Les bactéries à remonter le temps

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publié le 8 juin 2006 à 21h43

Terre, il y a 3,43 milliards d'années. Le guide regroupe les visiteurs, acheminés par la machine à remonter le temps récemment inventée, et rappelle les conseils de sécurité : «Vos scaphandres autonomes vous fournissent air respirable et protection thermique, surveillez vos témoins de bon fonctionnement, alertez dès qu'ils passent au rouge !» Puis, il décrit les lieux: «Vous foulez le sol d'une plage volcanique. Au loin, des volcans actifs, crachant gaz et laves. Si le ciel est gris, c'est que l'atmosphère ne comporte presque pas d'oxygène. Vos bottes sont isolantes, car le sol titille les 50 °C, et l'air s'en approche. Elles résistent à l'acidité de l'eau, une acidité modérée qui a permis la formation de carbonates. Vous remarquez que la Lune paraît bien plus grosse. C'est logique puisqu'elle est plus près de la Terre. Au sol, de nombreux cratères trahissent la pluie de météorites qui continue de s'abattre. Et si nous restions ici, vous constateriez que la durée du jour est bien courte ­ une quinzaine de nos heures ­ car la planète tourne sur elle-même beaucoup plus vite.»

D'abord attentifs, les touristes spatio-temporels s'impatientent. «Tout ça est très intéressant, mais où est la vie promise par le programme ?» interrogent-ils. Nulle herbe, encore moins d'arbres sur un sol de rocs et de sable. Pas d'oiseau dans le ciel, ni insecte, pas le moindre ver de terre... «Regardez là», répond la guide. En s'approchant, les touristes observent un léger tapis microbien à la surface