Acharnement thérapeutique, au prix d'un troisième accident, ou fin de carrière honorable ? C'est l'enjeu de ce deuxième «retour en vol» de la navette spatiale américaine Discovery, un an après la première tentative. Depuis l'explosion de Columbia, le 1er février 2003, le destin de la flotte de la Nasa Discovery, Endeavour et Atlantis Ñ vacille. Vieillissante, dévoreuse de crédits, promise à l'arrêt en 2010 au plus tard, elle ne fait plus rêver mais donne des cauchemars. Aux ingénieurs, aux responsables de la Nasa et, quoiqu'ils en disent, aux astronautes.
Sacrilège. Avec deux engins détruits sur cinq construits, quatorze astronautes tués (les équipages de Challenger en 1986 et Columbia en 2003) et des coûts démesurés environ cinq milliards de dollars par an quel que soit le nombre de vols , le bilan fait frémir. Sans remonter aux promesses des années 70, lorsque la Nasa prévoyait un vol de navette par semaine et des coûts de mise en orbite inférieurs aux fusées jetables, la question sacrilège faut-il remiser les trois engins subsistant au musée ? se pose à chaque tir.
La prudence pousse en ce sens. Ainsi que la nécessité de déplacer les crédits de l'entretien d'un système de transport condamné vers son successeur, le CEV (Crew exploration vehicule), dont la mise en service est annoncée pour 2014 au plus tôt. Et pourtant, non. La Nasa et son patron, Michael Griffin, sont coincés.
Domination. Si la navette continue, c'est