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Grand-messe et médailles pour matheux à Madrid

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publié le 22 août 2006 à 23h01

Aujourd'hui cinq mille mathématiciens de plus de cent pays ont rendez-vous à Madrid. L'organisateur, l'Union mathématique internationale (IMU), y réunit son 25e congrès, toute la semaine. Cet énorme raout, qui se tient tous les quatre ans, permet aux chercheurs de faire le point sur les plus récentes des découvertes et de tenir plusieurs dizaines de colloques sur autant de sous-régions de l'immense continent des mathématiques. Mais aussi de décerner diverses récompenses, dont les plus prestigieuses sont les deux à quatre médailles Fields autorisées. Considérée comme la plus importante distinction chez les matheux, la Fields doit être distribuée à des impétrants ayant moins de 40 ans l'année du prix.

L'ours russe. Les noms des lauréats seront rendus public vers midi, mais l'un d'entre eux au moins est devenu un secret de polichinelle. Le chercheur russe Grigory Perelman, un homme secret, travaille en solitaire et sans se soumettre aux procédures habituelles pour diffuser ses travaux. Il a notamment donné les clés de la conjecture de Poincaré ­ l'un des sept défis du millénaire récompensé d'un million de dollars par le Clay Mathematics Institute. Il a impressionné ses pairs au point qu'il ne devrait pas échapper à la médaille. La seule question restant à cet égard demeure celle de sa venue à Madrid. L'ours russe pourrait bien décider de snober la réunion, dans la droite ligne de son comportement coutumier. Grigory Perelman, témoigne Jean-Pierre Bourguignon, directeur de l'Inst