Plus fort que les images lunaires en direct... celles des abysses directement de la caméra à l'écran de télévision. C'est ce que l'Ifremer (Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer) proposait le 31 août, à son centre de Brest. Voir, deux secondes après le moment où elles étaient filmées par les huit caméras du sous-marin robotisé Victor 6000, les images des grands fonds. Paradoxe : cela fait des décennies que les images transitent par l'espace ou proviennent de Mars, mais transmettre depuis le fond de l'océan demeure rarissime.
C'est pourtant ce qu'ont permis les puissants moyens de communication du tout nouveau navire de l'Ifremer, le Pourquoi-Pas ?, à l'occasion d'une campagne exceptionnelle au sud des Açores (1). L'Ifremer a dépêché sur les lieux, durant le mois d'août, ses deux plus grands navires, l'Atalante et le Pourquoi-Pas ? Le premier équipé du Nautile, un sous-marin habité, le second du robot Victor 6000, capable d'explorer les fonds jusqu'à 6 000 mètres au bout du câble qui le relie au navire.
Les scientifiques (Français, Américains, Allemands, Britanniques, Portugais...) embarqués ont pu étudier en détail la faille médio-Atlantique, l'endroit où le plancher océanique s'ouvre et s'écarte de chaque côté. Ce processus explique la dérive des continents et la formation des océans, un sujet clé pour comprendre l'histoire de la Terre.
En outre, la circulation de l'eau dans les failles et sa remontée provoquent la formation d