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Libération

Rendez-vous fatal réussi avec la Lune

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publié le 4 septembre 2006 à 23h09

Parfois, les robots pressentent leur fin. Et plaident pour leur survie. C'est ainsi que Smart-1, l'explorateur, a fait une petite frayeur aux astronavigateurs de l'Esoc, à Darmstadt (Allemagne), le centre de contrôle de l'Agence spatiale européenne (ESA).

Soudain, alors qu'il fonçait à 7 200 km/h vers un choc fatal avec la Lune, vendredi soir, le robot s'est mis en «mode survie», raconte Bernard Foing, son responsable scientifique. Peut-être à cause d'une «surdose de commandes», suppute l'astrophysicien. Les ingénieurs de l'ESA ont récupéré l'engin en un temps record samedi matin. Une nécessité, car, pour respecter la feuille de route et crasher Smart-1 dans le lac de l'Excellence à 7 h 42, dimanche matin, il fallait une dernière manoeuvre d'urgence.

Carte erronée. L'alerte est venue de l'analyse des dernières images de la zone d'arrivée sur la Lune, envoyées par la sonde durant ses deux dernières orbites avant le choc. Des images dont l'analyse en stéréoscopie a révélé aux astronavigateurs que la carte topographique qu'ils utilisaient, fournie par la sonde Clementine de la Nasa, était erronée. Pas de beaucoup, mais une des collines bordant le cratère Clausius, que la sonde devait survoler avant de s'écraser sur le lac de l'Excellence, s'élève 200 mètres plus haut que sur les cartes. Problème : comment rehausser l'orbite de la sonde, alors que son moteur principal, alimenté au xénon, est à sec ? En étant astucieux, ont répondu les astronavigateurs :