Très répandue chez les Saramaka, les Créoles et les Amérindiens, la tisane de quassia est si amère qu'elle rendrait le sang «imbuvable» pour les moustiques ! Dans ce breuvage traditionnel également utilisé contre les fièvres en Guyane française, des chercheurs du Centre national de la recherche scientifique (CNRS), de l'Institut de recherche pour le développement (IRD), du Museum national d'histoire naturelle et de l'Université Paul-Sabatier de Toulouse, viennent d'identifier une molécule efficace contre le paludisme.
Dispensaires. Cette maladie, due à un parasite transmis par les moustiques, touche 40 % de la population mondiale et tue un million de personnes par an. Les souches parasitaires devenant résistantes aux antipaludiques, il est toujours important de découvrir des traitements alternatifs.
Trente-cinq remèdes traditionnels guyanais ont été pendant deux ans l'objet d'une étude éthnopharmacologique. Les chances de découvrir un principe actif dans des remèdes traditionnels sont relativement plus élevées que dans la nature, car il y a eu un «filtre de la tradition médicale». C'est ainsi que les chercheurs ont trouvé une molécule antipaludique, la simalikalactone D, dans la tisane de quassia.
Les antipaludiques les plus utilisés par les Guyanais jusqu'à présent varient en fonction de l'apparition de résistances aux traitements. Ce sont surtout des molécules d'artémisine, de quinine ou de malarone qui sont distribuées dans les dispensaires de cette région très