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Libération
Interview

11 minutes de chirurgie en apesanteur

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publié le 27 septembre 2006 à 23h27

Bordeaux de notre correspondante

Le professeur Dominique Martin, chef du service de chirurgie plastique au centre hospitalier universitaire de Bordeaux, réalise ce matin avec son équipe une première mondiale : pratiquer une opération chirurgicale en apesanteur, à bord de l'Airbus A 300 Zéro-G.

Comment est né le projet de cette opération ?

J'ai toujours eu envie de vivre la sensation d'apesanteur. Je voulais être chirurgien, mais astronaute ne m'aurait pas déplu. D'où l'idée de proposer ce projet au Centre national d'études spatiales (Cnes). Nous y travaillons depuis plus de trois ans. Le premier test de faisabilité a eu lieu en 2003, avec une suture d'artère de rat de 0,5 mm de diamètre. C'est l'un des gestes les plus délicats de la chirurgie, qui correspond à une intervention sur le doigt d'un enfant d'un an. Nous voulions prouver que la chirurgie en apesanteur est possible. Aujourd'hui il s'agit moins d'un exploit technique que d'un essai de faisabilité afin de montrer que nous disposons des outils adéquats pour l'homme.

Comment se déroule cette journée ?

Le patient, Philippe Sanchot, va être opéré d'un lipome, une petite boule graisseuse d'environ trois centimètres de diamètre sous la peau de l'avant-bras. C'est une intervention bénigne. Il sera anesthésié localement au sol. Puis nous décollerons à 9 heures. Nous avons 1 h 30 de vol pour nous rendre soit au-dessus de l'Atlantique, soit au-dessus de la Méditerranée, selon les conditions climatiques. Et c'est parti pour une heur