Vous avez aimé l'ADN, l'acide désoxyribonucléique, support de l'information héréditaire, sigle tombé aujourd'hui dans le langage commun, porté par l'essor des tests génétiques et autres produits dérivés de l'identification des gènes ? Vous aimerez l'ARN, l'acide ribonucléique, autre macromolécule essentielle à la grande machinerie cellulaire et nonobstant bien moins médiatique. L'Académie royale des sciences de Suède, à Stockholm, a décidé hier de décerner le prix Nobel de chimie à l'Américain Roger Kornberg dont les travaux ont permis de comprendre, dans ses détails, la mécanique jouée par l'ARN chez la levure de boulanger, modeste organisme dont l'unique cellule est néanmoins le miroir des cellules de tous les organismes dits supérieurs plantes, animaux et homme compris. L'ARN et la génétique étaient donc à l'honneur hier. Elles l'étaient également lundi : la même académie a attribué le prix Nobel de médecine à deux autres Américains, Andrew Fire et Craig Mello qui avaient découvert en 1998 que l'ARN pouvait empêcher un gène d'être activé, dans certains cas particuliers, ouvrant ainsi une nouvelle voie à la médecine fondée sur la manipulation des gènes.
Fonctionnement du vivant. Le prix décerné hier à Roger Kornberg, 59 ans, professeur à l'université de Stanford, récompense sa contribution à la compréhension de la loi générale de fonctionnement du vivant, et plus précisément ses travaux sur «la façon dont l'information des gènes est copiée et ensuite transférée vers l