Une équipe de biologistes a réussi à empêcher la dégénérescence de muscles chez des chiens myopathes. Ce résultat, publié aujourd'hui par la revue Nature sur son site Internet, est une première qui mérite d'être accueillie avec autant d'intérêt que de prudence. Il est le fruit d'un essai mené sur l'unique modèle animal de la myopathie de Duchenne, de jeunes golden-retrievers appartenant à une lignée issue d'un animal dont la myopathie a été repérée par un généticien dans les années 80. Affligés comme les humains d'une mutation dans le gène de la dystrophine (protéine indispensable à la contraction des muscles et à la réparation des cellules musculaires), ces golden-retrievers perdent eux aussi l'usage de leurs muscles. En moyenne, ils marchent très mal à huit mois et meurent à un an. Même cause, mêmes effets chez l'homme et le chien : de fait, tout succès dans le traitement de leur maladie est particulièrement instructif, et attendu. Le premier du genre, signé par une équipe internationale conduite par Giulio Cossu (San Raffaele Scientific Institute, Milan, Italie), est le fruit d'un domaine en plein essor : la recherche sur la greffe de cellules souches adultes ou embryonnaires pour lutter contre des dégénérescences tissulaires.
Récolte aisée. La clé de ce travail est l'injection chez les chiens malades de cellules souches triées sur le volet : des mésoangioblastes, cellules identifiées par Giulio Cossu, il y a quelques années dans les petits vaisseaux sanguins d'