Cet après-midi, réunion de crise au siège du CNRS. Catherine Bréchignac, sa présidente, et Arnold Migus, son directeur général, face à leurs biologistes, pour une explication de gravures. C'est que le duo n'a pas fait dans la dentelle : vous êtes mauvais, vous aurez moins d'argent, vient-il de leur lancer à la figure. L'affaire commence le 16 octobre. Ce jour-là, Michel Van der Rest, directeur du département des sciences de la vie (25 % des effectifs du CNRS), réunit les chefs de labos pour une journée de travail. Soudain, Arnold Migus, directeur général lâche, sans aucun avertissement, une bombe : vos labos subiront une baisse moyenne de 5 % de leur dotation récurrente l'argent du fonctionnement quotidien des labos, hors salaires et équipement mi-lourd en 2007. Abasourdis, les directeurs encaissent. Non moins surpris, Michel Van der Rest. Ni Migus ni Catherine Bréchignac ne l'ont averti de cette «décision» laquelle ne peut être prise que par le conseil d'administration de l'organisme et dont la prochaine réunion, le 30 novembre, devrait être animée, avertit Patrick Monfort, membre élu.
Le 30 octobre, dans une interview aux Echos, Catherine Bréchignac remet le couvert. «Si on continue à faire croître le budget des sciences de la vie, en 2025 tout le budget du CNRS ira à cette discipline. Et ce serait une grave erreur. D'ailleurs, avec tout l'argent que nous avons injecté dans les sciences de la vie, je trouve que le rapport qualité prix n'est pas terrible.»
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