Réchauffé, l'océan sera-t-il aussi productif qu'aujourd'hui ? A cette question inquiétante la mer nourrit en effet des centaines de millions d'hommes (1) , une équipe d'océanographes américains apporte un nouvel élément de réponse négatif. Publiée hier dans la revue Nature, l'étude de Michael Behrenfeld (de l'Université d'Oregon) et ses collègues s'appuie sur l'observation satellitaire de la couleur des océans, témoin de l'intensité de la vie planctonique. Conclusion : dès que la température de surface des océans tropicaux et de moyenne latitude s'élève, le phytoplancton formé de minuscules algues et premier élément de la chaîne alimentaire océanique décroît.
«Upwelling». Les océanographes ont utilisé l'énorme flux de données du satellite SeaWiFS de la Nasa qui enregistre en continu la couleur des océans depuis 1997. Une technique qui permet de remonter à la biomasse totale du phytoplancton et à la production chlorophyllienne. Cette dernière est d'abord déterminée par la lumière et la disponibilité des éléments nutritifs (azote, phosphate, fer) apportés par la proximité des terres ou des courants remontant du fond de l'océan (upwelling). L'évolution comparée des températures de surface et de la biomasse permise par SeaWiFS montre sans ambiguïté la relation entre les deux. Alors que les premières années d'observation (1997-1998) sont marquées par une vigoureuse Niña vents et courants poussant l'eau de surface du Pacifique tropical vers l'Indonésie, ce q