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Libération
Interview

«Une mission pionnière qui servira de guide»

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publié le 27 décembre 2006 à 0h39

Annie Baglin (CNRS, Observatoire de Paris-Meudon), qui a proposé l'idée du télescope spatial Corot, en est la chercheuse principale. Que va faire Corot ?

A l'origine, en 1992, il était conçu pour enregistrer les minuscules variations de luminosité provoquées par les séismes stellaires. L'étude minutieuse de ces vibrations de surface (l'astérosismologie) permet d'accéder à la vie interne de l'étoile et au fonctionnement de son moteur thermonucléaire. Ce dernier a un rapport très direct avec nous et la vie puisque l'essentiel de l'évolution chimique de l'univers, la formation des atomes lourds dont nous sommes constitués, s'y déroule. La matière dont nous sommes faits a passé au moins une fois par le coeur d'une étoile.

Comment pourra-t-il détecter des exoplanètes ?

En 1995, l'équipe de Michel Mayor a détecté la première exoplanète. A ce moment, nous nous sommes aperçus que Corot pouvait, sans renier sa mission d'origine, détecter des exoplanètes si l'on adaptait ses détecteurs et sa mission. Car, lorsqu'une planète passe devant son étoile dans la ligne de visée du télescope ­ un transit, disons-nous ­ elle provoque une légère diminution d'éclat. Une sorte de créneau dans la courbe de lumière de l'astre. Sa profondeur nous révèle même la taille de la planète, plus exactement son rapport à la taille de l'étoile que nous pouvons déduire assez bien des observations faites depuis la Terre. En principe, nous pouvons conclure à la présence d'une exoplanète à l'aide d'un seul transit, m