Fin de chantier en vue. Sous la frontière franco-suisse, près de Genève, physiciens, ingénieurs et techniciens mettent la dernière main au Large Hadron Collider (LHC). Cet accélérateur de particules, logé dans un tunnel circulaire de 27 km, devrait entrer en service cette année. Seule machine au monde de cette puissance, elle représente l'espoir, pour les physiciens, de percer le mur de leur ignorance, d'ouvrir un nouveau monde à l'exploration de l'infiniment petit. Michel Spiro, directeur de l'Institut national de physique nucléaire et des particules (IN2P3) du CNRS, en précise les objectifs.
Le LHC devrait commencer à fonctionner cette année au Cern, qu'en attendez-vous ?
Des découvertes ! Et des surprises ! Cette machine, qui accélère deux faisceaux de protons et les cogne l'un contre l'autre au centre de détecteurs géants, a été construite pour explorer la matière, à des énergies jamais atteintes dans nos laboratoires. Elle nous permettra de pénétrer la matière plus profondément et avec plus de précision. Nous allons disposer d'un microscope dix fois plus puissant que la meilleure machine actuelle, le Tevatron, au Fermilab de Batavia (Etats-Unis). Cette machine a été conçue pour traquer le boson de Higgs, cette fameuse particule qui constitue le chaînon manquant de notre modèle standard, l'ensemble théorique décrivant la matière au niveau des composants du noyau atomique. Ce boson, une particule d'interaction comme le photon pour la lumière, donne leur masse aux particules