On pourrait croire à un imbroglio administrativo-syndical. Or, c'est des paysans du Mali, du Niger ou du Brésil qu'il s'agit. De leur capacité à nourrir leur population, mais aussi de commercer avec le monde en vendant leurs productions agricoles. Et du soutien que peuvent leur apporter les scientifiques français. Cet après-midi, le conseil d'administration de l'Inra, l'Institut national de la recherche agronomique, doit se réunir. Ordre du jour : créer un groupement d'intérêt public (GIP) avec le Cirad, le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement. Sauf que les élus du personnel des deux organismes demandent le report de cette réunion. Ils pestent contre la création de ce GIP «à marche forcée», mais récusent toute accusation de refuser de coopération, puisqu'ils proposent... «la fusion», explique Martine Antona, économiste au Cirad, membre élue (CFDT) du conseil d'administration.
La levée de boucliers syndicaux devant la création de ce GIP peut surprendre. Après tout, souligne Ange-Marie Risterucci, «sur le terrain, dans les labos, nous travaillons ensemble». Lui-même travaille dans l'une des multiples unités de recherches mixtes (UMR) aux deux organismes, à Montpellier. «Si le directeur vient de l'Inra, le personnel est majoritairement Cirad.» Et tout le monde retrousse les manches pour «améliorer les plantes (café, cacao, riz, cocotiers...), entretenir des collections de mutants, chercher des gènes de