«Vraisemblablement habitable.» Thierry Forveille, astronome grenoblois, ne prétend pas avoir vu de petits hommes verts, ni de bactéries sur la «super Terre» que l'équipe helvéto-lusitano-française de Michel Mayor vient de découvrir (1). Mais des calculs grossiers et quelques hypothèses «raisonnables» sur cette exoplanète laissent à penser que la température de sa surface pourrait se balader entre «zéro et quarante degrés». Un monde rocheux où l'eau pourrait donc se trouver sous forme liquide, le critère premier que les astronomes, faute de mieux, ont décidé d'adopter pour qualifier une planète «d'habitable».
Puce à l'oreille. L'exoplanète n'est pas beaucoup plus grande que la Terre, à peine une fois et demie. D'où une masse d'environ cinq fois la planète bleue. Elle tourne à toute vitesse, en treize jours terrestres, autour d'une toute petite étoile une naine rouge de très faible masse baptisée Gl581, dans la constellation de la Balance. Une étoile de notre proche banlieue galactique : éloignée de vingt années-lumière à tout casser, Gl581 est l'une des cent étoiles les plus proches de la nôtre.
Cette nouvelle exoplanète n'est pas solitaire autour de sa petite étoile. «Nous avions déjà publié en 2005 la découverte d'une exoplanète de la masse de Neptune qui orbite en 5,4 jours», raconte Thierry Forveille. Mais des «résidus» dans les mesures de l'éclat de l'étoile, dont la modulation par l'influence des planètes qui tournent au