Diverses instances, au premier rang desquelles les Nations unies, ont décrété que 2007 serait 1) l'année polaire internationale, 2) l'année internationale de l'héliophysique, 3) l'année européenne de l'égalité des chances, 4) l'année du dauphin.
Les Nations unies n'ont jamais organisé d'année de la belette ou d'année de la moule, car notre véritable ami, pensent-elles, c'est le dauphin. En 2007, nous sommes donc invités à lui serrer la nageoire dès que l'occasion s'en présente. On peut aussi lui caresser son petit ventre, l'inviter à prendre un verre le soir et plus si affinités.
Le dauphin sauve la vie des surfeurs imprudents, alerte les capitaines de la proximité des récifs, enrichit les delphinariums. Mais il n'a pas son pareil pour diviser la communauté scientifique. En 2005, une équipe californienne faisait péter un pain de plastic dans les colonnes de Nature (vol. 435, n°7046, p.1177) en rapportant avoir constaté que maman et bébé dauphin ne roupillaient pas une seconde durant le mois qui suivait la naissance. Ils nageaient non stop, sachant éviter les obstacles. On pensait jusqu'à présent que tout jeune mammifère devait dormir comme une souche. Or voilà qu'à peine né, bébé Flipper se met à fendre les flots durant des semaines en faisant coucou aux caméras de la science ébahie, traîné par sa mère un peu fatiguée. Conclusion des chercheurs : il faut revoir les théories sur le sommeil des mammifères. Cette révolution copernicienne s'est heurtée à un mur d